Mes chers compatriotes
Depuis l’arrivée des militaires au pouvoir en 2021 beaucoup de choses sont en train de changer dans notre pays. La Guinée a connu des bouleversements majeurs. Si le pays était en proie à une instabilité chronique et à une corruption endémique, la junte semble avoir insufflé un nouvel élan dynamique. Des investissements colossaux et une croissance prometteuse sont en train de s’opérer presque dans tous les secteurs de développement dont le domaine minier où de grands travaux s’exécutent. C’est le cas du projet Simandou, l’un des plus grands gisements de fer au monde et qui constitue une étape majeure dans le développement économique de la Guinée : 15 milliards $ d’investissement, 30 000 emplois directs, 650 kilomètres de voie ferrée, 15,5 milliards $ de revenus sur 25 ans pour l’Etat guinéen. Le secteur minier, en particulier, connaît un essor fulgurant. Le projet Simandou, gisement de fer géant, symbolise cette transformation. Ce projet positionne la Guinée comme un acteur incontournable sur l’échiquier mondial des ressources minières.
Aux affaires étrangères des milliers de Guinéens bloqués dans les pays arabes, ont regagné le bercail à bord des compagnies aériennes affrétées par l’État guinéen. Des programmes de rapatriement et de réinsertion sont mis en place, favorisant le transfert de compétences et de capitaux. En guise d’exemple, le gouvernement guinéen est en train de financer des projets de réinsertion sociale des immigrés revenus au pays. Ce qui est une première dans l’histoire de ce pays. Sur la scène internationale, la Guinée renoue avec ses partenaires et attire de nouveaux investisseurs, grâce aux efforts diplomatiques du régime militaire. L’arrivée de certains chefs d’État africains, la présence au grand sommet des Nations Unis et les rencontres avec des chefs d’institutions internationales prouvent une fois de plus que le pays n’est pas isolé. A cela s’ajoutent les grandes puissances occidentales et institutions internationales qui se bousculent à nos portes grâce aux bons offices d’un régime militaire. La visite de délégations occidentales et russes en est une preuve éloquente.
Des cours de répression contre le détournement des deniers publics sont engagés sur plusieurs fronts même s’il y a des imperfections dans le déroulement des procédures. On a l’impression que la Guinée revient de plus en plus sur la scène internationale avec sa lutte contre les crimes organisés. La corruption, qui gangrénait l’administration publique, fait l’objet d’une lutte acharnée. Des procès en cascade ciblent les détournements de fonds publics et des réformes structurelles visent à instaurer une gestion plus transparente et responsable des finances nationales.
Initiées par le régime précédent sans interruption des milliers de guinéens continuent à bénéficier de la résilience financière et médicale du pays.
Le régime militaire a également pris des mesures concrètes pour améliorer les conditions de vie des populations et des investissements massifs ont été consentis dans les infrastructures, notamment dans le domaine agricole. Plusieurs secteurs administratifs et financiers sont débarrassés de faux et usages de faux dont les archives de la fonction publique qui étaient truffés de milliers de fictifs. Cette junte militaire a pu augmenter les salaires des travailleurs et recruter des milliers de fonctionnaires suite à un concours national hautement sécurisé et modernisé,
Je me demande comment un régime militaire peut s’en sortir aussi aisément dans la gestion d’un Etat surtout d’un pays comme la Guinée où tout s’affaissait malgré tant d’efforts fournis par les devanciers.
Des centaines de machines agricoles de tout type inondent le pays avec des produits fertilisants pour les agriculteurs.
Des milliers de chantiers sont lancés un peu partout à travers le pays par les secteurs administratifs et privés.
Une grande réforme s’effectue par des hommes en tenue. Ce qui est vraiment surprenant même si le domaine politique est encore sous perfusion avec l’absence de nos grands leaders. Ces mesures ont permis de redonner confiance aux partenaires internationaux et attirer de nouveaux investisseurs
Je me demande si la réussite spectaculaire du président Rwandais n’est pas l’école fréquentée par nos dirigeants actuels.
Kagamé a réussi à transformer le Rwanda en un pays stable et en pleine croissance économique, tout en maintenant un contrôle ferme sur le pouvoir. Reste à savoir si Doumbouya sera capable de suivre la même voie et instaurer une démocratie durable en Guinée.
Des interrogations subsistent malgré les avancées spectaculaires. Des interrogations légitimes subsistent toujours car le domaine politique reste dominé par les militaires et le retour à un régime civil démocratique est attendu par une partie de la population. La liberté d’expression et d’association est parfois mise à mal, et certains redoutent une dérive autoritaire.
Le régime militaire en Guinée a incontestablement imprimé sa marque sur le pays en un laps de temps. Des réalisations concrètes ont été accomplies, dans des domaines clés tels que l’économie, les infrastructures et la lutte contre la corruption. Cependant, des incertitudes demeurent quant à l’avenir politique du pays et à la pérennisation des acquis. Le régime militaire saura-t-il organiser une transition démocratique apaisée et inclusive? Ou bien cédera-t-il aux sirènes du pouvoir, comme tant d’autres avant lui? L’avenir de la Guinée se joue à un carrefour crucial, et les prochains mois seront déterminants pour son orientation future.
Il est important de suivre attentivement l’évolution et de nourrir un dialogue constructif sur les défis et les opportunités qui s’offrent à notre pays.
Par ailleurs, le bilan des deux ans du régime militaire en Guinée est contrasté. Si des progrès indéniables ont été réalisés sur le plan économique et social, des incertitudes demeurent quant à l’avenir politique du pays. Le régime du CNRD devra trouver un moyen de concilier ses ambitions de développement avec les aspirations démocratiques du peuple guinéen.
La nécessité d’un dialogue inclusif entre le régime militaire, les partis politiques et la société civile pour définir un avenir politique consensuel.
Le respect des droits humains et des libertés fondamentales sont cruciaux pour une transition démocratique réussie. La mobilisation de la jeunesse guinéenne, qui constitue une grande partie de la population, sera essentielle pour la construction d’un avenir meilleur.
Il est important de noter que cette analyse est basée sur des informations observées et ne peut refléter toutes les nuances de la situation en Guinée. Il est également important de se rappeler que la situation du pays est évolutive et que de nouveaux développements pourraient survenir dans les prochains mois.
L’avenir de la Guinée nous appartient. C’est par notre mobilisation collective et notre engagement citoyen que nous pourrons bâtir une nation démocratique, prospère et juste pour tous.
Au nom du peuple de Guinée
Oumar Lalmas Diabaté
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