Réunis pour 4 jours de conclave du 18 au 21 septembre 2024 à l’inspection régionale de la santé de Boké, les responsables des structures sanitaires publiques de la région se retrouvent pour la première revue semestrielle de 2024 afin de discuter, évaluer, et analyser les acquis et faiblesses du précédent semestre.
Présent à l’ouverture de la session, le Directeur de l’Hôpital Préfectoral de Boffa, Dr Kolié Kaman Isaac, s’est prêté aux questions de notre rédaction. Dans ses interventions, il est revenu sur les difficultés auxquelles sont confrontés les hôpitaux publics à l’intérieur du pays et a profité pour formuler des doléances auprès de l’état guinéen pour une amélioration des conditions salariales des fonctionnaires.
« Les difficultés, c’est par rapport à la présence des acteurs même, le corps médical. Aujourd’hui le taux d’absentéisme est très élevé au niveau l’intérieur du pays. C’est ça la vraie difficulté à laquelle nous sommes confrontés. Comment motivé les agents à rester sur place ? Vous savez, un médecin est payé à presque 3.000.000 de franc guinéen. Mais comment faire une intervention en ville ? A combien on fait une intervention dans une clinique ? Il faut être un citoyen, un citoyen convaincu, consciencieux que pourquoi tu as fait la médecine ? que je l’ai pas fait à cause de l’argent pour se maintenir à l’intérieur. Mais nous n’avons pas toujours les mêmes avis. (…) le problème, c’est comment maintenir ces agents ? Il faudrait que le gouvernement parvienne à trouver des stratégies. On avait tenter la fonction publique locale peut être pour maintenir les jeunes au niveau de la base, c’est l’une des solutions. Mais ce que je peux recommander à l’état guinéen en temps que croyant chrétien, c’est de lui dire, de bien payer le fonctionnaire guinéen, il sera sur place. Il n’ya pas de miracle autour de cela. Si tu as un bon salaire, je ne sais pas pourquoi tu vas surfacturer quelqu’un. Si tu as un bon salaire qu’est ce que tu vas chercher dans une clinique ? Chez moi à Boffa, toutes les conditions sont réunies pour un chirurgien de bien travailler. Je dis toujours à mes confrères que tous n’est pas lié à l’argent. Je suis fière d’être chirurgien et je me considère mieux quand un malade me dis merci, par rapport à un milliard. Mais j’ai le regret et le moral ci-bas quand un malade meurt alors qu’il m’a déjà donné 10.000.000 fg. L’argent là, je dirai que, cet argent là est fait pour rentrer à l’enfer, ce n’est pas pour vivre. Mon souhait c’est de le sauver et qu’il me dit docteur je n’ai rien, mais merci. Ça c’est la fierté que chacun veut avoir ».
Durant ces 4 jours d’intense travaux, il ya un planning de travail déjà élaboré pour les participants qui sont entre autres : la présentation de l’ensemble des activités exercées par les différents districts sanitaires aucours du precedant semestre. Puis ces différents districts vont se retrouver dans des travaux de groupes où chaque groupes aura des thèmes très bien précis en ce qui concerne les consultations prénatales, des vaccinations. Et pour les hôpitaux aussi par rapport aux profils épidémiologiques, ainsi qu’à la prise en charge qui se passe ainsi que l’intervention de certains partenaires techniques et financiers.
Mohamed Abdallah Gandéka
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